Le stress est a priori décrié car il est ressenti comme un élément générateur d’une moindre qualité de vie, pourtant, il est en réalité un outil indispensable à notre survie. Les stress est une notion biologique qui correspond aux modifications survenant dans l’organisme face à une menace ou une agression. Le point de départ est une alerte au niveau du cerveau qui va déclencher une cascade de réactions nerveuses suivies de sécrétions d’hormones et leurs conséquences. Dans une utilité vitale, le stress va permettre à un animal ou une personne de déclencher une réaction d’attention, de fuite ou de combat dans le but de se préserver. De façon tout aussi biologique, après l’évènement une série de réactions compensatoires biologiques vont également se mettre en place afin de rétablir l’état physiologique initial.
Prenons à titre d’exemple, l’action du cortisol secrété au niveau surrénal lors d’un stress aigu et qui va rapidement permettre à l’organisme de mobiliser des substrats énergétiques utiles pour se mettre en action (sans cortisol nous ne pourrions pas nous lever le matin). Lorsque le stress devient chronique, le cortisol est présent de façon constante dans l’organisme, ce qui entraîne un taux élevé et prolongé de substrats énergétiques. Cette présence constante de nutriments dans le sang peut mener à une accélération du phénomène d’athérosclérose ainsi qu’à toutes ses conséquences cardio-vasculaires. Certaines personnes, face au stress semblent ne pas réagir de la façon habituelle et maintiennent un taux de cortisol bas. On a remarqué que ce type de sujet, qui semble « prendre sur lui », pourrait développer prioritairement, non pas des problématiques de type cardio-vasculaire mais des pathologies de type musculo-squelettiques comme la fibromyalgie. Il est donc possible et intéressant de tenir compte des effets neurophysiologiques et hormonaux qui se produisent dans l’organisme lors d’exercices particuliers, ainsi que de tenir compte des individualités tant dans les aspects physiologiques que psychologiques. La cohérence cardiaque et l’hypnose à visée relaxante induisent par exemple une diminution du taux de cortisol sanguin**. Ce phénomène à lui seul correspond à une diminution objective du stress, qui est d’ailleurs également exprimé par les personnes venant de réaliser ces exercices.
L’expérience de Weiss en 1972 **a montré que la meilleure façon de se préserver face au stress est de réagir au lieu de subir. On sait également que l’hyperfocalisation lors d’une transe hypnotique va permettre au cerveau de fonctionner d’une façon différente et les recherches en neurosciences nous amènent chaque jour des éléments de réponse sur les choses à faire pour favoriser les processus de changement et d’apprentissage.
De notre point de vue, et au-delà de l’apprentissage des exercices et de la psychologie, tenir compte de la physiologie et de la neurophysiologie dans la gestion du stress est d’une grande utilité pour une maîtrise optimalisée de ces phénomènes.
*P Davezies ; numéro 64 de la revue Santé et Travail, octobre 2008
**Plasma Cortisol Changes During Hypnotic Trance ; Sachar et al. ;Arch Gen Psychiatry 1966 ; 482-490